Raoul Rocheleau était mon grand-père et le 8è ancêtre de notre lignée.
Fils de Norbert (Albert) Rocheleau et Arthémise Patry
Né le 29 avril 1893, 3 ième d'une famille de 10 enfants, et baptisé Joseph Edouard Raoul le 1er mai 1893, à la paroisse Saint-Enfant-de-Jésus à Pointe-Aux-Trembles à Montréal. Son Parrain était Joseph Edouard Delorme ( boulanger) et sa marraine Josephyne Legault de la paraoisse de St-Jean-Baptiste de Montréal.
Son enfance se passe en grande partie dans Montréal-Est. Dans le recensement de 1901, il habite dans le district de Maisonneuve, il est âgé de 8 ans et est allé à l'école pendant 10 mois cette année.
Son père Norbert est cordonnier, et a gagné $400 au cours de la dernière année.
En 1911, il habite 208 rue Orléans. Ils sont maintenant 9 et un chambreur dans ce logement. Son père, 38 ans, a gagné $500 pour 40 semaines de travail, à raison de 60 heures par semaine.
Ses 3 fils, Albert 19 ans, Raoul 18 ans et Émile 16 ans travaillent avec leur père comme cordonnier et touchent le même salaire que lui. Norbert pense à sa famille et à l'avenir en prenant un assurance vie de $1000 qui lui coûte $27 par année.
Alice, la sœur de Raoul, a comme meilleur amie, une fille de Grondine, qu'elle aimerait bien présenter à son frère. Après les fréquentations d'usage, Raoul décide de la demander en mariage. Craignant que la guerre de 1914/18 pourrait prendre ses enfants, Arthémise, qui était surement très économe, demande à tous ses enfants qui voulaient se marier bientôt, de faire un seul évènement, car cela est trop dispendieux pour leur moyen et cela réduirait les dépenses.
C’est alors qu’il y a eu un mariage
triple le 9 janvier 1917 à l’église du Très-Saint-Nom-De-Jésus de Montréal
Émile
Rocheleau épousa Anita Poirier
Alice
Rocheleau épousa Eustache Beauregard
Raoul
Rocheleau épousa Jeanne Geneva Rivard
Ceux qui
veulent en savoir un peu plus sur la conscription de 1917 peuvent consulter ce
site :
Marie Anna Geneva
Rivard, née le 14sept1899 dans la
paroisse de Saint-Charles, Grondines, comté de Portneuf, Québec.
Fille de
Télesphore Rivard et Evelina Hamelin.
Télesphore
Rivard étant décédé à l’âge de 37 ans
Son témoin
était son nouveau beau-père Liboire Gignac
Dans le livre
d’enregistrement du mariage, elle signe Jeanne
Nous avons eu 12 enfants,
Roger 1917,
Simone 1919,
Fernande 1921,décède en 1923
Rita 1923
Éliane 1924,
Jacques 1926,
Aline 1928
Normand 1930
André 1932 a vécu 23 jours
1 bébé mort-né
2 fausses couches
J'aimerais vous présenter Mon Histoire
Nous avons donnés
une très bonne éducation à nos enfants, Jeanne était très sévère et moi j’étais
très doux mais ferme, quand j’étais
présent. Je travaillais très fort et longtemps. Nous n’avons jamais vécu dans la
richesse ni dans le luxe, mais nous n’avons jamais manqué de rien. Deux mois
après notre mariage, Jeanne m’apprend que je vais être papa pour la première
fois, et ainsi Roger est né le 15 nov. 1917. Collège L'Assomption les Anciens 98è cours Voir à la page 30, Roger Rocheleau a été identifié
Puis un des
plus beaux Noël, ce fut la naissance de notre première fille Simone le 26 déc.
1919.
Au
recensement de 1921, nous habitions au 758 rue Adam, dans le quartier
Maisonneuve/Mercier, avec nos 2 enfants, Roger et Simone. J’étais cordonnier
avec un salaire de $1000 par année et notre loyer était de $16 par mois.
1921 Naissance de Anne Jeanne Fernande, mais elle décède en 1923 à l'âge de 2 ans de la méningite.
1922, Il y a eu la naissance d'un bébé mort-né
Ainsi, durant l’été, quand il fait trop chaud, nous
allons faire des pique-niques dans ma belle voiture. J’avais un cheval lorsque
j’ai rencontré Geneva. Je mettais mon cheval en pâturage sur la rue Viau au
niveau de la rue Sainte-Catherine; il y avait des grands champs. Cela ne m’a pas
pris beaucoup de temps avant que je m’achète ma première voiture en 1922.
1923, La naissance de Rita, qui a vécu environ 6 ans
1925, Jeanne me fait presque la même
surprise de Noël et accouche le 28 déc. 1925 de Éliane
1926, Cela fait 9 ans que nous sommes mariés et nous en sommes à notre 9 ième enfants avec la naissance de Jacques le 29 mars 1926. Seulement 5 enfants sont vivants
1928, Naissance d’Aline le 21 juin 1928
1929, J’avais une manufacture de
chaussures qui était prospère mais, malheureusement une nuit, tout est passé au
feu : perte totale.
À cette époque, il n’y avait pas d’assurance; j’ai tout
perdu. Bien découragé, j’accepte d’aller travailler chez Lasalle Sleepers sur
la rue Lasalle au coin de la rue Rouen comme employé.
Deux ans plus tard, la maison où
nous demeurions sur la rue William-David au coin de la rue Ontario, passe au feu, également perte totale. Jeanne
faisait son lavage et, à cette époque, on empesait les collets et les poignets
des chemises avec de la fécule de maïs «corn starch» et nous les suspendions
sur une corde au-dessus du poêle qui chauffait au bois; des gouttelettes sont
tombées sur le poêle et le feu a pris.
1930, Naissance de Normand le 20 mai 1930
1931, Nous emménageons dans un logement au 1601 de la rue Lasalle. Après
un an, nous déménageons pour nous établir dans le quartier Rosemont sur la 25e
Avenue, au 6625 près de la rue Saint-Zotique.
Nous aménageons dans un bungalow et là, je démarre une autre
petite manufacture de pantoufles dans le sous-sol. Nous élevons des lapins puis,
avec la peau, nous fabriquons des pantoufles et Jeanne fait des manteaux pour
enfants, des manchons, des mitaines, des chapeaux. À l’avant de la manufacture,
il y a une cordonnerie où deux employés travaillent à temps plein, nous ne chômons pas.
1932, Naissance de notre dernier enfant André, mais malheureusement
il décède au cours de la nuit.
1936, Nous décidons d’acheter
une maison de campagne à Saint-Lambert : Une belle maison canadienne en pierres des
champs. Elle est encore là. Les enfants pouvaient se baigner dans le
fleuve en face de la maison.
1940, Nous retournons dans le quartier Maisonneuve au 1433 de la rue
Jeanne d’Arc, J’ai accepté la proposition de la compagnie
Eagle Shoes de devenir un de leurs contremaîtres. Épuisé, je vends donc tout mon commerce,
nous y aurions laissés notre peau. Tout à chacun se débrouille pour
sauver sa peau. Nous sommes des gens courageux et nous
sommes privilégiés de ne manquer de rien; je me souviens que, bien souvent, Jeanne préparait des sacs de
provisions pour les plus démunis. Jacques, Normand et Aline vont
délivrer ces victuailles en voiture à quatre roues. Nous avons habités dans ce logement
jusqu’en 1965
1946, Le Banquet annuel de la Eagle Shoe Co Ltd, était quelques choses que nous manquions pas à chaque année au mois de mai. Cette année là, mon fils Jacques et sa copine nous accompagnait.
Mes voitures ont toujours été
bien logeables. Nous nous asseyons trois sur la banquette avant et trois sur la
banquette arrière. Normand et Aline prenait place
sur une petite chaise en bois bien droite face à face, aux pieds de ceux qui sont
assis sur la banquette arrière et le
dos à la porte; mon Dieu que nous étions heureux, jamais un mot.
J’étais, quelques fois impatient, à cause du grand nombre
d’heures travaillés, un jour ma grande fille Aline me demande de s’inscrire à l’Université de Montréal en droit. Sans même penser plus loin que le bout de mon nez, je lui
réponds : quelle n’a pas besoin d’être avocate pour changer des couches!
Plusieurs appartements dans une
grande maison à 2 étages, sur pilotis, qu’ont louaient à M. Leduc, Les chaloupes pouvaient être
cachées sous le premier plancher.
Chose impressionnante, la WC
(toilette) comportait une chasse d’eau avec une grande chaine car le réservoir
était au dessus de nos têtes et que pour s’essuyer nous avions le bottin de la
ville de Montréal comme papier.
La pêche y était miraculeuse, 3
hameçons 3 perchaudes
Notre fille Simone et Roger y
louait aussi un logement pour l’été.
Notre garçon Normand habitait à 2
maisons de ce chalet
Que de plaisir nos petits enfants ont eu à jouer dans cette
grande cabane et dans le parc en face.
Je me souviens que Robert, le fils de Jacques a failli se
noyer quand il est tombé entre les chaloupes et que Jacques Gentile, qui
n’était pas loin, l’a sortir en toute vitesse de l’eau.
Ou bien, la fois que l’arbre est tombé sur l’auto de mon
fils Jacques, perte total, mais personne de blessé heureusement.
Une des passions de ma belle Jeanne était le chant.
Elle chantait dans le cœur de chant des Dames de Ste-Anne
1948
Jeanne a insisté que nous prenions cette photo de famille pour Noël, car notre garçon Jacques vient tout juste d'être appelé pour son service militaire
Nous recevions souvent pour le Jour de l'An dans notre grand logement de la rue Jeanne-D'Arc
1960
1967 Notre 50è anniversaire de mariage
Quelle fête; tout le monde était sur leur 36, toxedo pour les hommes et robe longue pour les dames, plus de 250 invités. Nos petites filles nous ont redu un bel hommage. J'ai même participé à la première danse avec ma belle Jeanne. Que de beaux souvenirs pour nous.
Je suis décédé d’une thrombose coronaire le 24 août
1969, à l’âge de 76 ans, heureux, dans mon sport préféré, la pêche. Jeanne Geneva mourut
seule dans son lit à son logement de Ville d’Anjou, frappée d’une crise cardiaque, le 28 novembre 1975 à l’âge de 77
ans.
Source:
Je tiens à remercier tante Aline Rocheleau, qui a écrit ses mémoires et
nous permet aujourd’hui de ne pas oublier notre passé. Plusieurs
phrases de ce texte ont été retranscrit de son livre « Le sentier de mon
destin » qu’elle a écrit avant de mourir
