HISTOIRE
DE NOS FAMILLES
C’est à
Besançon, Franche-Comté, une ancienne province à l’est de la France,
qu’habitent Louis Gilbert dit Comtois et sa femme Marie Lagou. On appelle les
habitants de cette province les Francs-comtois. Leur fils, Louis Gilbert,
traverse l’océan Atlantique et devient notre ancêtre ici, en Amérique. Il marie
à Charlesbourg, le 20 avril 1722, Anne Jacques. Son fils, Charles, prend pour
épouse à Berthier, le 25 novembre 1759, Marie Piette. C’est à la troisième
génération que Charles, fils de Charles, change de nom et devient Charles
Comtois dit Gilbert. Il épouse à Berthier, le 27 janvier 1783, Charlotte
Poithier. La quatrième génération voit Toussaint épouser à Berthier, le 24 août
1818, Louise Picard.
Louis
Comtois, de la cinquième génération, est considéré squatter, car il s’établit
sur une terre du gouvernement à Saint-Damien, situé à environ 35 kilomètres au
nord de la ville de Joliette. Puis, il obtient légalement cette terre, y
construit une maison de 20 pieds par 25 pieds, et épouse Eutychienne Lafortune
à Saint-Damien, le 2 septembre 1872. Cette maison qu’ils habitent a vu naître
tous leurs enfants; elle existe encore aujourd’hui.
Charles,
un des frères de Louis, est célibataire et habite Trois-Rivières. Il est
mécanicien d’engins à vapeur dans une «factory» de coton puis s’engage sur les
bateaux à vapeur. Un autre frère, Athanas, est beurrier à Terrebonne et
fabrique la fameuse crème glacée Comtois, très appréciée à l’époque.
C’est
Isidore, fils de Louis et de Eutychienne, que nous suivrons aujourd’hui. Il
remplace son oncle Athanas, à l’occasion, puis travaille dans une beurrerie à
Saint-Gabriel-de-Brandon pour y apprendre le métier; il pensionne chez ses
parents et c’est là qu’il rencontre Malvina Houde, qu’il épouse à
Saint-Félix-de-Valois, le 7 janvier 1913. Il retourne à Saint-Damien, achète
une terre près de ses parents et trime dur à la défricher. Il travaille aussi
pour les chantiers, l’hiver, comme messager. Son travail consiste à transporter
le courrier, la nourriture, voire même des blessés, etc., car il n’y a pas de
route: comme cet homme a une grande facilité à s’orienter en forêt, on l’a
choisi.
Un jour,
Isidore apprend de l’inspecteur régional qu’un certain Osias Brunette a une
beurrerie à vendre dans le Chicot, à Saint-Eustache. Il l’achète puis la revend
peu de temps après à son employé pour devenir gérant dans une beurrerie à
Lacolle, pendant trois ans. C’est là que la famille apprend à maîtriser la
langue anglaise.
Voulant
revenir dans la région de Saint-Eustache, Isidore entend parler qu’un certain
Thomas Brunette, fils d’Osias, a une beurrerie à vendre sur la rue Principale.
Il l’achète puis, peu de temps après, revend le tout. Cette beurrerie est
démolie, laissant la place à la construction de la Banque Provinciale du Canada
(Place de la Vieille Banque du notaire Théorêt). Puis, Isidore va s’installer
au bout de la rue Chénier. Il achète le vieux moulin à scie qui s’y trouve sur
la pointe et construit la Crémerie Comtois juste en avant, se servant des
installations à vapeur qui s’y trouvent.
Le moulin à scie et la cannerie de la rue Chénier, en 1911.
Photographe anonyme. Collection MGV.
Photographe anonyme. Collection MGV.
Isidore
va même se perfectionner à l’école de l’agriculture de Saint-Hyacinthe, avec
son fils Léo, pendant que Roland s’occupe du commerce. Isidore a été beurrier
toute sa vie et le premier dans la région à pasteuriser les produits laitiers;
il n’a jamais eu maille à partir avec les autorités concernant la qualité, les
quantités et l’hygiène.
Isidore
est très impliqué dans son milieu. Il est conseiller municipal à Saint-Eustache
de 1926 à 1937, président des loisirs, marguillier, etc. Son nom est gravé sur
une des cloches qui logent dans le clocher droit de l’église de Saint-Eustache.
Isidore Comtois dit Gilbert épouse à Saint-Félix-de-Valois, le 7 janvier 1913, Malvina Houde. Six de leurs dix enfants atteignent l’âge adulte.
L’aîné, Léo, né à Saint-Damien en 1915, épouse en premières noces, à Saint-Alphonse d’Youville (Montréal), Simone Lanthier, et en secondes noces, à Notre-Dame-du-Rosaire (Montréal), Rolande Léonard. Il a la formation de comptable. Dans un premier temps, il travaille pour son père dans la comptabilité, puis s’associe à son frère Roland dans le commerce des produits laitiers, s’occupant plus spécialement de la crème glacée. Ils travaillent sous la raison sociale de Crémerie Saint-Eustache, continuant ainsi l’oeuvre de leur père. Léo s’implique dans son milieu. Il est conseiller de la ville de Saint-Eustache en 1952 et 1955, gérant du Club de baseball Saint-Eustache, président des Patriotes de Saint-Eustache (hockey), etc. Léo est un très bon joueur de golf et aurait pu facilement devenir professionnel dans cette discipline, mais il a préféré le monde des affaires. Il a été fier compétiteur jusqu’à la fin de sa vie.
Roland est né en 1919 à Saint-Damien. Il épouse à Saint-Eustache, en 1936, Lucille Goyer. Le couple a quatre enfants. Une fois ses études primaires terminées au collège Sacré-Coeur de Saint-Eustache, son père lui offre de se lancer dans le commerce du lait au détail. Au décès de son père, il s’associe à son frère Léo, pour continuer le commerce de production et de vente de produits laitiers. Étant les premiers dans la région à pasteuriser les produits laitiers, ils prennent vite de l’expansion. Dans les plus belles années, leur territoire va du pont de Cartierville à Saint-Benoît et du pont David de Rosemère à Oka. Un total de 17 voitures sillonnent les routes et Roland remplace, à l’occasion, les employés manquants, et ce, pendant 55 ans. Il trouve le temps d’être commissaire d’école pendant 17 ans, président du Club Richelieu en 1979, etc.
Cécile, la troisième de la famille, épouse à Saint-Eustache Paul Tardif. Ils sont propriétaires d’une franchise de location d’auto Tilden Drive-Yourself qu’elle administre quelques années avant que Paul devienne conseiller municipal et responsable des loisirs et des sports à Saint-Eustache. Ils ont un enfant.
Puis, Gabrielle épouse à Saint-Eustache Joseph Landreville, et trois enfants naissent de cette union. Il est garagiste à Laval-Ouest pendant 40 ans.
Roger est né à Saint-Eustache en 1921. Il y fait ses études primaires au collège Sacré-Coeur et ses études secondaires à Rigaud. Quant à ses études universitaires, il les fait à la Faculté de droit de l’Université de Montréal (licence en droit en 1943) et d’Ottawa (doctorat en 1963). Il épouse à Saint-Eustache Paulette Bélanger, puis ils s’établissent à Lachute, où il exerce sa profession de notaire (1946-1948). Il accumule les présidences jusqu’à la Chambre des notaires. Il est aussi professeur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, gravit les échelons pour atteindre le titre de doyen de la faculté de droit (1976-1980), docteur Honoris Causa de l’Université d’Ottawa (1979), etc. De plus, Roger enseigne l’histoire du droit français et canadien ainsi que le droit de la féodalité en France et le droit du régime seigneurial au Canada.
Bernard, étudiant, est le gardien de but de l’équipe du collège Sacré-Coeur. Il épouse à Saint-Eustache Marie-Paule Guindon, et trois enfants naissent de cette union. Bernard est ébéniste, puis devient professeur à l’École du meuble. Il passe toute sa vie dans l’industrie du meuble.
Isidore Comtois, Malvina Houde et leurs enfants ont marqué à jamais l’histoire de la grande région de Saint-Eustache.
Source: famille Comtois, Claude Latour,
Société de généalogie de Saint-Eustache
Fait intéressant: Roger Comtois ( notaire) a enseigné à notre cousin Robert Comtois