mercredi 23 décembre 2015

Le premier Rochereau




D’où vient le nom

ROCHEREAU ?








Lagord, arrondissement La Rochelle en Aunis (Charente Maritime)  















 
· D’après le dictionnaire (N.E.Dionne)  Rocheleau/Rochelot viendrait d’Auchel, commune du Pas-De-Calais 15km de l’arrondissement Bethune, près de la Belgique

· Page 525; nous lisons que ROCHEREAU : commune de la Vienne, arrondissement Poitou/Charentes
 . Les alentours de LaRochelle semblent propices aux références reçues du Canada

·  Le premier à s’établir au Canada serait Michel Rocheleau, marié à Marie Bigot en 1661. Six enfants formeront le noyau familial, 3 filles et 3 garçons. Il a été le premier forgeron du Cap-De-La-Madeleine

·Suzanne Rocheteau de Ste-Marguerite, Ev. De Larochelle qui a épousé  Jean Boutin à Château Richer en 1662
 
·Vivien Rochereau (dit-Vivien, Vivier, Laperche, Laperle), confirmation le 8juin1666 au Cap-de-la-Madeleine par MGR de Laval. Marié à  Marie Angelier, ils eurent 9 enfants

·Il y a eu Pierre Vivier (dit Rocheleau, dit Rochereau), marié à Marguerite Roy en 1665 à Québec

. Bernard Rochereau, qui s’est marié à Marguerite Durand en 1669

Jusqu'à maintenant nous n'avons pas trouvé les parents de Michel et Vivien Rochereau. C'est quelques choses que j'aimerais approfondir plus en détail. ♥♥


Le premier Rochereau-Rocheleau arrive au pays environ quinze ans après la fondation de Ville-MarieMichel Rochereau-Rocheleau est originaire de Lagord, arrondissement et évêché de La Rochelle en Aunis (Charente-Maritime) France. Un navire hollandais de 250 tonneaux « Les armes d’Amsterdam » quitte La Rochelle vers le 10 avril 1657 en route pour la Nouvelle-France. Il emporte à son bord des animaux de ferme, quantité de vivres pour la colonie ainsi que de plusieurs dizaines d’engagés dont probablement le jeune Michel Rochereau qui se dit âgé de 24 ans. Un mois plus tôt, il avait signé un contrat de 3 ans à raison de 80 livres par an, pour aller exercer son métier de forgeron en sol canadien. D’habitude de genre de contrat garantit également un aller-retour gratuit. La traversée allait s’avérer plus mouvementée que prévue. Dès le départ, le mauvais temps force le navire à faire escale vers la côte irlandaise où des réparations s’imposent et qui durent près de deux mois et demi. Les futurs colons repartent à la fin juin pour finalement arriver devant Québec le 20 août 1657. De 1657 à 1662 c’est le silence sur ses allées et venues.


Michel, né vers 1636, épouse en 1662 Marie Bigot fille de François Bigot et de Marguerite Drapeau. D’après les recherches de l’avocat Alfred Cambray de Cap de la Madeleine, leur contrat de mariage est passé devant le notaire Laurent Cusson en 1662 et manque aux greffes de Trois-Rivières. Cependant, le 15 mai 1662 il passe un contrat chez le notaire Cusson d’une Concession entre le R.P. Jehan et le dit Rochereau. Cette concession consiste en une terre de deux arpents sur quarante de profondeur sise en la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine. Michel fait plusieurs transactions immobilières sur une période de 10 ans. Michel a un frère prénommé Vivien qui demeure au Cap-de-la-Madeleine à côté de Radisson-De Groseilliers durant trois ans. Puis à Sainte-Anne-de-la-Pérade, Vivien est présent au mariage de son neveu François Rochereau et Marie Anne Baret à titre d’oncle.



ROCHEREAU Vivien de Lagord 17140, Charente-Maritime, Poitou-Charentes.( Aunis)
Né vers 1641, décédé le 12/01/1716
Les capitaines LeGardeur et Petit quittèrent le port de La Rochelle en avril 1665 pour arriver à Québec le 19 juin. Nous croyons que Vivien âgé de 22 ans, faisait parti du contingent de soldats de Carignan au nombre de 1500.   Mariage le 17/03/1670 par contrat du Notaire Roy dit Châtellerault à Ste-Anne-de- Beaupré avec Marie Angelier (fille du Roi) .       


 
Marie ANGELIER
Née vers 1651 , fille de  Sébastien Langelier et Marie De Beauregard,   Certainement de la paroisse Saint-Lubin de la ville de Fresquiennes, 76570, Seine Maritime, Haute Normandie.
Le 30 juin 1669, elle arrive à bord du bateau
Le St Jean-Baptiste
 
Fille du Roi
L’expression « Les Filles du roi »  désigne les femmes et les filles ayant émigré en Nouvelle-France entre 1663 et 1673.  Elles sont appelées ainsi parce que, en âge de se marier et de procréer, elles étaient envoyées au pays aux frais du roi Louis XIV qui désirait entreprendre le peuplement de la colonie. Les dépenses de transport et d’établissement en une nouvelle contrée furent alors assumées par le trésor royal. Certaines recevaient un don royal de 50 livres comme dot pour leur mariage avec un homme de la colonie. Quelques contrats de mariage ont d’ailleurs mentionnés ces dons. “Et en outre la somme de cinquante livres que sa Majesté lui a donné en considération de son mariage qui lui serviront aussi de nature de propre à elle et aux siens de son côté et lignée”.
“Fait et passé à Québec en la dite maison de la dite dame Gasnier, l’an mil six cents soixante-dix après-midi, le troisième jour d’octobre”.
Elles étaient  au nombre d’environ 770 femmes et filles, célibataires et souvent orphelines. Elles furent accueillies par les religieuses qui devaient les intégrer dans la colonie et les amener rapidement au mariage.  
 Les Filles du roi  étaient tenues de se trouver un mari. Telle était "leur contrat" avec   le roi.  L’âge légale du mariage des Filles à cette époque était de 12 ans.

 

 
En plus des vêtements, il devait être fourni une cassette (coffre), une coiffe un mouchoir de taffetas, un ruban à souliers, cent aiguilles, un peigne, un fil blanc, une paire de bas, une paire de gants, une paire de ciseaux, deux couteaux, un millier d'épingles, un bonnet, quatre lacets et deux livres (2£) en argent sonnant. Parmi les conditions d'acceptation, les filles du roy devaient être âgées entre 16 et 40 ans, et n'être «point folles» ni «estropiées». En principe, il fallait de «jeunes villageoises n'ayant rien de rebutant à l'extérieur et assez robustes pour résister au climat et à la culture de la terre».


Sources: Musée de la civilisation, Fonds d'archives du Séminaire de Québec
Texte recherché par Gérald Ménard ainsi que la photo ci-contre
 Un document, nous permet de savoir qu'il est retourné à Ste-Anne-de-la-Pérade vers septembre 1674, sur l'ancienne terre qu'il partagait avec Jean Pouzet en 1670. mais cette fois, il "prendra bail à ferme"
comme c'était l'expression de dire en ce temps là, lorsqu'un colon louait une terre. Il s'engage pour 3 ans. Par cette manière d'opérer, le seigneur fournissait les animaux et les grains, cependant par des clauses très spécifiques, il devait partager à la fin du terme, la perte ou le gain avec celui-ci, en plus de lui remettre chaque année à une date fixe quelques produits de sa ferme et quelques monnaies.








 




En 1677, ils s’installent à St-Charles-des-Roches qui deviendra Grondines par la suite.
Au recensement de 1681, il possède 1 fusil et 4 arpents de terre, c'est tout ses biens personnel.
1683, date à laquelle notre 2ème ancêtre Jacques Rochereau nait, sans être sûr, car la seule référence que nous avons est sur son certificat de mariage du 2 juin 1710 qui spécifie qu’il a 27 ans. À ce moment-là,  sa mère Marie Angelier était décédée depuis 2 ans. Jacques prendra pour épouse Marie Magdeleine Tifault, âgée de 23 ans, à Batiscan. De leur union naîtront 8 enfants.

Comme à son mariage et à son contrat à Batiscan, son père qui est âgé d’environ 66 ans semble absent. C’est à Jacques que reviendra le choix et la responsabilité de garder son vieux père. En plus d’être un cultivateur, il sera pendant quelques années « bedeau » pour la paroisse se Ste-Anne-de-la-Pérade. En août 1710, Jacques achète la maison paternelle qu’il revendra plus tard à son fils Louis. Par lui et son fils Louis, sera la branche qui rayonnera et se dirigera vers Berthier, St-Cuthbert, St-Gabriel-de-Brandon, St-Norbert, Montéal-Est, Repentigny, Témiscamingue ou le noyau est considérable et aussi  en Ontario. 6 ans ont passés et Vivien s’est éteint à l’âge de 72 ans et 11 mois à Ste-Anne-de-la-Pérade.


Ainsi s'éteindra la première génération de Rochereau pour en tourner 9 autres pages jusqu’à la mienne et une 11è  génération avec mes 2 garçons Benoit et Olivier

Louis (notre 3ème ancêtre) né le 11 avril 1716 aura pour parrain le Sieur Louis Gastineau et Dame Marie Madeleine de Vercher, comme marraine. La célèbre Madeleine de Verchères notre l’histoire du Canada.  



Âgé de 14 ans en 1732, Louis et sa famille vivront des heures d’angoisse par un grand tremblement de terre qui sema la crainte dans tous les environs. Un raz de marée provoqua une inondation du fleuve et des rivières. L’année suivante, ce fut l’épidémie de Picotte qui fit des ravages dans le district de Trois-Rivières. En 1734, il a été témoin de la contruction du « Chemin du Roi » entre Québec, Trois-Rivières et Montréal, la route #2 ou 138. Premier chemin carrossable au Canada. De son mariage avec Elizabeth Côté à Batiscan, le 28 février 1745, naîtra 10 enfants dont un couple de jumeaux pour clore le nid familial. Il devient bedeau vers 1763 comme son père. Le toit paternel lui étant  acquis par la vente partielle et la donation de ses père et mère, par la promesse de les garder et de les nourrir jusqu’à leur décès. Il décèdera le 3 mai 1769, dans la fleur de l’âge à 53 ans. Après son décès, Elizabeth âgée de 44 ans, se remarie avec Joseph Boulet et ils déménagèrent, avec leurs 9 enfants, sur le rang St-Esprit entre Berthier et St-Norbert. C’est pour cette raison que nous ne verrons plus cette branche à Ste-Anne-de-la-Pérade et c’est ainsi que le nom de Rocheleau apparaîtra par la suite.
Louis Joseph, notre quatrième ancêtre, fut baptisé le 9 mars 1759, quelques mois avant la bataille des Plaines d’Abraham. 
Après avoir demeuré avec son nouveau beau-père pendant 3 ans, Louis âgé de 26 ans et sa future épouse, âgée de 16 ans, demeurant avec eux, ils décidèrent de se marier à St-Cuthbert avec Elisabeth St-Jean Laperche. Comme le veut la coutume, le contrat de mariage fut passé quelques jours auparavant devant le notaire Faribault soit le 9 sept 1786. Après la lecture des d’houirs futurs, en présence de leur famille, son beau-père promet et s’oblige de les nourrir, vêtir et de les loger pendant 3 ans, et aider à les bâtir, à condition qu’ils travaillent dans le temps des semences et des récoltes. Aucune des quinze personnes présentes ne sachant signer, le notaire harmonisera 15 marques en forme de croix pour suppléer à leur nom.
C’est alors que le nom des garçons de Louis senior, vont  commencer à changer d’orthographe lors de leur mariage allant de Rochelo, Rochelot, Rochelau à Rocheleau. Ils eurent peut-être une des plus grandes familles de Rocheleau avec leurs 15 enfants en 28 ans. Le 30 septembre 1826, Louis Rocheleau, cultivateur,  a été inhumé probablement dans cette petite chapelle de la paroisse de St-Cuthbert, âgé d’environ 67 ans, époux d’Elisabeth St-Jean Laperche. Présent Amable Rock et Charles Beaugrand, qui ont affirmé ne pas savoir écrire.
Maxime Rocheleau, notre cinquième ancêtre, 13 ième enfant de Louis et Elisabeth, est né à St-Cuthbert, le 4 février 1810. Il devient journalier et épousera Sophie Côté le 8 janvier 1833 à St-Cuthbert. Habitant toujours avec sa mère, ils achètent une terre et une maison sur le rang York, côté nord du chemin du roi à St-Cuthbert en octobre de l’année suivante. Dans le recensement de 1861, il est indiqué qu’elle est en bois et seulement un étage. Il dut avec les années l’agrandir pour y placer ses 14 enfants. Il y eu un couple de jumeaux qui n’ont survécu que 8 jours. À l’âge de 59 ans, après 36 ans de labeur, à titre de père de famille nombreuse, Maxime, probablement usé par la vie et non par l’âge, décida de faire son testament le 17 juin 1869. Se confiant à Dieu, il lèguera tous ses avoir à sa chère Sophie.  Ce testament est muet de ses biens, à part la terre et la maison acquis au début de leur mariage. Maxime décède un an et demi après, soit le 26 novembre 1870. Sophie, maman de 8 enfants vivants, dont 7 mariés, n’aura que son petit Norbert jr âgé de 18 ans pour l’aider au train quotidien.
 
Sources :
J’ai eu le bonheur de rencontrer Mme Thérèse Rocheleau Baril, qui a même assister au mariage de mon grand-père. Mme Rocheleau a passé plusieurs années de sa vie à faire de la généalogie. Ce document est en parti fait de ses récits que j’ai transcrit à partir de son livre :
"Vivien Rochereau 1666-1716, 8 générations de Sainte-Anne-de-la-Pérade à Longueuil, par Thérèse Rocheleau Baril, 1981."
Je la remercie sincèrement de m’avoir donné le goût de continuer sur ses traces ♥